Stratégies

MICE : des prévisions optimistes pour l’année 2024

Par Adélaïde de la Bourdonnaye | Le | Marques & entreprises

L’étude annuelle orchestrée par Coach Omnium et le Groupe 1001 Salles sur l’évolution du tourisme d’affaires en France se veut optimiste : pour 2024, 58 % des commanditaires interrogés prévoient une stabilité dans la demande, et 26 % ambitionnent même une augmentation, malgré les anticipations de baisse de l’activité événementielle en raison des Jeux Olympiques pour 35 % des entreprises.

Des chiffres encourageants - © Pixabay
Des chiffres encourageants - © Pixabay

Incentive et événementiel prennent des parts de marché

Effet post-Covid oblige, la stimulation et la motivation des collaborateurs ainsi que les récompenses sont le premier motif des évènements professionnels. Ainsi, l’incentive et l’événementiel (ce qui regroupe roadshow, afterwork, lancement de produit, relation presse, cocktail, dîner… dans l’étude) ont gagné des parts de marché, concernant respectivement 50 % et 72 % des entreprises. Dans ce cadre, les activités ludiques, participatives, constructives et axées sur l'éco-responsabilité sont de plus en plus plébiscitées.

Les formats MICE en 2023 - © Coach Omnium / Groupe 1001 Salles
Les formats MICE en 2023 - © Coach Omnium / Groupe 1001 Salles

Les motifs de MICE en 2023 - © Coach Omnium / Groupe 1001 Salles
Les motifs de MICE en 2023 - © Coach Omnium / Groupe 1001 Salles

Des fourchettes de dépenses très larges

Tout dépend de la nature des réunions professionnelles souhaitées, de ce que l’on y met, des profils des participants réunis (cadres, cadres supérieurs, dirigeants, commerciaux, clients / prospects, prescripteurs, concessionnaires…) et de la « politique de voyages » des entreprises révèle l’étude.

Dans le cadre des journées d’études, les premiers postes de dépense pour plus de 8 entreprises sur 10 sont bien sûr la location de salle et la restauration. Pour les séminaires résidentiels, c’est l’hébergement qui prend le dessus pour plus des 3/4 des organisateurs interrogés.

Les conclusions de l’étude font ressortir que les commanditaires « imposent » de plus en plus leur budget aux prestataires, soit en le leur indiquant au moment de la prise de contact, soit par le biais de mises en concurrence ou de négociations finales. Les services achats des commanditaires sont de plus en plus présents dans les négociations. (Une tendance par ailleurs au centre des réflexions de la prochaine édition des Days de l’Evénementiel en mai).

Les budgets MICE en 2023 - © Coach Omnium / Groupe 1001 Salles
Les budgets MICE en 2023 - © Coach Omnium / Groupe 1001 Salles

8 organisateurs sur 10 soulignent que les préoccupations RSE sont de plus en plus fortes

Sans surprise, les préoccupations en termes de développement durable et de RSE sont de plus en plus prégnantes dans les entreprises et par prolongement dans la tenue des MICE. Si aujourd’hui 8 organisateurs sur 10 l’évoquent comme une demande régulière ou occasionnelle ; ils n’étaient que 2 sur 10 en 2016.

Aujourd’hui, les pratiques des entreprises portent surtout sur le transport (réduction des distances, covoiturage, préférence accordée au train…) et des destinations proches. De quoi faire rimer par la même occasion écologie et économies. Les demandes quant-à-elles portent essentiellement sur les approvisionnements en matière de restauration et les circuits courts.

Une approche encore très minimaliste de la question. Pour autant, près de 3 entreprises sur 10 disent réaliser un bilan carbone de leurs manifestations, parfois ou toujours, contre seulement 14 % en 2022.

La RSE, un sujet MICE ? - © Coach Omnium / Groupe 1001 Salles
La RSE, un sujet MICE ? - © Coach Omnium / Groupe 1001 Salles

La minute dictionnaire

Le tourisme d’affaires désigne les déplacements à but professionnel, incluant en principe une nuitée. Mais, au fil du temps, les habitudes ont été prises de qualifier :

• le Tourisme d’affaires, en « Groupes affaires » ou « MICE » (Meetings, Incentive, Conventions, Events), que nous appelons également les « Réunions professionnelles ». On lui intègre de façon erronée les journées d’études, sans hébergement, mais par pure simplification.

• le Voyage d’affaires, pour les déplacements des individuels à caractère professionnel (commerciaux, cadres, techniciens, etc.). Il demeure cependant fréquent que des observateurs mélangent ces deux notions de manière inappropriée. Le tourisme d’affaires combine les composantes classiques du tourisme (transport, hébergement, restauration) avec une activité économique pour l’entreprise.

Pour en savoir plus  

Méthodologie

Il s’agit d’une étude quali-quantitative réalisée auprès de 219 PME-TPE et grandes entreprises ciblées, françaises et étrangères établies en France, identifiées comme étant commanditaires de manifestations MICE. L’enquête en ligne a été administrée en février et mars 2024. Les entreprises interrogées ont des effectifs très variés, allant de moins de dix salariés à plusieurs milliers. Elles se trouvent dans toutes les régions de France. L’échantillon couvre la plupart des secteurs d’activité concernés par l’organisation d’événements : industries, fédérations-associations, médias, banques, assurances, automobile, énergie, commerce et GDS, conseil, audit, etc. Les répondants sont pour moitié issus de la direction et pour 36 % des services communication et marketing.